Le cauchois, un portrait du siècle dernier

C'est un pronostiqueur atypique qui a pris sa retraite il y a quelques jours...

A l'instar de Zinedine Zidane, Le cauchois avait annoncé avant le début de la Coupe du Monde 2006 qu'il s'agissait là de sa dernière compétition internationale. Une décision qui, à coup sûr, n'a pas été prise sur un coup de tête... La Coupe du Monde s'est achevée, et l'ancien vétéran de la FDJ ne partira pas en remportant la plus belle des compétitions comme il l'espérait sûrement. Foot-Prono a tenu à lui rendre un dernier hommage.

Une arrivée sur les talons
Contrairement à ce que les pronostiqueurs fraîchement débarqués pourraient penser, Le cauchois n'est pas un pilier du site, un fan de la première heure, comme les Nono, Jvpsg, Irenou et autres Aloisio (pardon aux familles, tout ça, pour ceux que je ne cite pas). Absent d'une première saison dont l'improvisation n'aurait pas forcément plu à ce féru d'organisation, il ne participe pas à l'Euro 2004 où le niveau global relativement bas aurait pu lui permettre de prétendre, déjà, à une belle place. Il débarque donc dans l'indifférence générale au milieu de l'année 2005, et alors que la compétition par équipes fait sa grande apparition, il joue d'abord en solitaire. Ses performances sont bonnes, très bonnes même, mais restent inaperçues tandis que tous les projecteurs sont braqués sur les Galactiques. Au mercato, le champion d'automne Steve et son compère Yannou décident de quitter le navire FDJ, laissant seuls Ginola1 et Aloisio. Le capitaine aura alors bon nez en recrutant cet homme de l'ombre ainsi que Yessine. La suite est connue : son équipe assurera facilement son titre, laissant Steve et Yannou sombrer à la Sky Team ; Le cauchois finira premier du classement général de Foot-Prono, écartant définitivement Gino grâce aux points bonus. En coupe de France, il ne sera pas dans le dernier carré mais se paiera tout de même, entre-temps, le luxe d'éliminer celui qui a eu le nez creux en le faisant signer à la FDJ...

Le Paolo Maldini de Foot-Prono
Malgré d'excellentes performantes tant sur le plan individuel qu'avec son club, dans quasiment toutes les compétitions régulières, Le cauchois décevra lors de sa première grande compétition internationale : la Coupe des Confédérations. Bien que la plupart des participants étaient présents un an plus tôt au Portugal pour la championnat d'Europe des nations, et donc qu'il soit peu expérimenté à ce niveau, il était bien évidemment considéré comme le favori de cette compétition en bois au vu de la saison qu'il venait d'effectuer. Il sera pourtant éliminé au premier tour, regardant... Yannou filer vers la victoire !
La saison 2005-2006 sera beaucoup plus dure pour lui. Englué loin des leaders, jamais vraiment inquiété cependant pour sa qualification à la grande compétition qui se profile, incapable de faire de grands exploits en coupe, Le cauchois vit une saison éprouvante qui s'achèvera par une 19ème place. Ses coups d'éclats sont rares : jamais champion du mois, il se contente d'être une seule fois top scoreur, lors de la 7ème journée. Néanmoins, il demeure l'un des plus réguliers en L1, étant même le troisième meilleur pronostiqueur au final du championnat français. Mais ses résultats médiocres dans les autres domaines ne lui permettent de prétendre à un second titre. Un second titre qu'il ne connaîtra pas non plus par équipes : malgré ses résultats en L1, la perte de vitesse de Ginola1 ajoutée à son coaching désastreux (le remplacement d'Aloisio par Jvpsg, la difficulté à gérer la FDJ United en parallèle...) et surtout à l'apparition de Shopi et des Punks, deux équipes autrement plus dangereuses que les rigolos brivistes, ne permettent aux Galactiques que de grimper de justesse sur la troisième marche du podium. Le Cauchois a tranché : comme Zizou, sa carrière s'achèvera sur la Coupe du Monde en Allemagne, et il fera tout pour être présent le 9 juillet. Mais comme Maldini, le défenseur du Milan AC, ses performances honorables au fil des saisons ne seront jamais récompensées sur la scène internationale...

Une Coupe du Monde réussie ?
A cause de son classement en championnat, il échoue dans le troisième chapeau, avec le risque donc de se retrouver dans un groupe relevé. Le tirage le soulagera plus ou moins : s'il écope de Freddy, la révélation 2006, celui que tous voulaient éviter, les deux autres adversaires paraissaient à sa portée. C'est ce qui se passera : il battra Grazou et Totof, malgré une défaite contre Freddy - qu'il aurait toutefois évité si le hasard des calendriers les avaient fait se rencontrer lors de la première journée... Sa deuxième place le contraint, à nouveau, à rencontrer un poids lourd en huitièmes : ce sera Patachon, celui qui est parvenu à éliminer Ginola1 dès le premier tour... Le père vengera son fils en réalisant le deuxième meilleur score de la journée, et le quart de finale se profile à des allures d'une affiche de rêve... Nono contre le Cauchois, les deux premiers champions de Foot-Prono face à face, voilà qui suffit à éclipser les autres matchs. Avec quatre points d'écart, il se qualifie à nouveau et est certain de disputer encore deux matchs avant que sonne l'heure de la retraite. Son score sur ces quarts lui donne un avantage considérable pour les demis, face à l'autre viok du site : Stephie. Il rêve déjà d'une finale contre Psgben, son autre fils, si celui-ci parvenait à battre Freddy dans l'autre confrontation. Et c'est ce qui arrivera, mais malheureusement, lui-même ne dominera pas un vaillant Stephie, accrocheur jusqu'à la 118ème minute d'Italie-Allemagne... Le rêve s'éteint brutalement. Il reste un match à disputer, le duel qui l'oppose à Freddy avait des allures de finale rêvée ; il ne servira qu'à attribuer une troisième place. "Tant pis, maintenant je vais battre le Cauchois" annonce Freddy après sa défaite, tandis que son futur adversaire conserve un silence de marbre comme à son habitude. Le match sera de haute volée, à l'image d'Allemagne-Portugal : Le cauchois réalise une bonne diff, Freddy un perfect. Après ce symbole du passage de témoin entre deux générations, le vaincu quitte le terrain pour la dernière fois, dos aux caméras et aux micros. Verse-t-il une larme ?

Un homme sur sa réserve
Il parle peu. Très peu. Pour tout dire, il n'a jamais décroché un mot depuis son arrivée sur Foot-Prono. Dolu, expert-statitsicien nous le confirme d'ailleurs : "100% des messages qu'il a laissé sur le forum sont des pronos, c'est hallucinant" ! Il ne parlera jamais, ni dans l'euphorie de la saison 2004-2005 où tout lui réussira, ni au cours de la saison suivante pour expliquer sa baisse de forme ou celle de son équipe. Sa retraite, elle, sera annoncée par son fils, Ginola1. Il conserve le même silence au cours de la Coupe du Monde, même lorsqu'il passera près de la victoire finale. Et à présent qu'il est officiellement retiré de la compétition, les chances de le voir poster un "salut tout le monde, ça va bien ?" sont aussi fortes que celles de voir Ballack signer à Poiré-sur-Vie.
Evidemment, chacun cherche à expliquer ce silence à sa façon. Quelques temps après son arrivée circulent des calomnies selon lesquelles il ne serait qu'un double compte, n'existerait même pas dans la vie réelle. D'autres avanceront l'argument de la timidité. "Il n'est pas timide mais ne prend pas le temps de papoter, c'est tout" nous explique Ginola1. Une autre possibilité serait qu'il ne parle pas français, ce qui expliquerait en partie l'orthographe barbare habituellement employée par la famille Gino... Naissent également des explications plus farfelues. Un pronostiqueur qui souhaite préserver l'anonymat, que nous avons interviewer tandis qu'il faisait brûler dans son jardin un maillot bianconeri floqué au nom de Trezeguet, avance cette hypothèse : "Pour moi, il a été enlevé par des extraterrestres, et ils font bien attention à ce qu'il ne communique pas avec la Terre. Mais comme il était premier aux pronos, ils l'ont laissé continuer à pronostiquer, jusqu'à la Coupe du Monde." Mais comment le boss de la FDJ aurait-il su qu'il prenait sa retraite ? La réponse fuse : "Gino, c'est un extraterrestre de toute façon !"

Un modèle peu fascinant
Malgré ses résultats et sa réserve naturelle, Le cauchois n'est jamais parvenu à inspirer l'admiration ou l'énervement chez ses compères. Pendant que Stephie, Gino ou Freddy sont à la fois des modèles et les ennemis publics numéros un, il enchaîne les succès et les échecs sans être remarqué. Pour annoncer sa retraite, la Française des Jeux en a comme d'habitude fait des tonnes au niveau médiatique, mais ce fut là aussi un bide. "La retraite du cauchois, on s'en bat les couilles !" témoigne à visage couvert un pronostiqueur d'origine arménienne. Il convient d'ajouter que sa méthode basée sur l'absence de prises de risque, à l'image de ses pronos pour les quarts de finale où il a misé quatre fois sur le score de 1-0, ne peut pas susciter la passion des foules. Il reste cependant respecté pour l'ensemble de son oeuvre, à l'image de la déclaration de Stephie avant la finale : "je remercie le cauchois pour sa sportivité" ou encore Ray78 plus tôt qui le présentait comme "le zizou de Foot-Prono". Pako, de son côté, a écrit un feuillet de deux ou trois paragraphes sur le jeune retraité (soit près de 600 pages), qui n'est hélas jamais paru... Qui sait, peut-être fera-t-il un pas en arrière à l'approche de la prochaine grande compétition internationale comme l'ont fait Figo, Nedved, Zidane et Makélélé ? Une ultime tentative d'attirer l'attention sur lui, le mal-aimé, en décochant cette fois quelques paroles ? Ou peut-être le fera-t-il après la parution de cette ultime éloge qui...

Pikmin - "Dis Aloisio, c'est moi qui me tape le HTML après, tu vas pas nous faire Pako ?"
Gino - "Oui et moi faut que je mette en ligne, j'ai du boulot ! Tu nous tapes un roman digne de Duj ou quoi ?"
Aloisio - "Bon une petite conclusion et je le rend..."

Bon vent à toi, Le cauchois, et soit moins timide si tu repasse dans le coin !

Pour Foot-Prono,

Aloisio (hélas ...)